La collection d’un doreur aux enchères

Jacques Goujon fut formé aux métiers de restaurateur par son père Maxime Goujon, qui lui-même l’avait été par son oncle. L’atelier de la Villa Guelma fut créé par son père dans les années 60. De nombreux artistes de la première moitié du XXème siècle ont résidé à cette adresse comme Suzanne Valladon ou Maurice Utrillo. Ce fut également l’emplacement de l’atelier de Raoul Dufy entre 1911 et 1953.
L’atelier de restauration de bois doré Goujon s’impose très vite comme l’un des ateliers majeurs de la capitale travaillant pour des clients illustres privés comme publics et notamment les Monuments Historiques
 
                La vente offre un très beau catalogue d’objets d’art et de mobilier du XVIIIème siècle. Parmi les lots les plus prestigieux on peut citer une console d’époque Régence en bois doré estimée 12 000 euros. Elle est très richement sculptée et se révèle aussi intéressante par sa taille. A travers les sièges, les miroirs, les trumeaux, les consoles d’appliques… le catalogue propose de nombreux témoignages du répertoire décoratif de l’art des bois sculpté et doré des XVIIème et XVIIIème siècle.
 
                L’atelier regroupait un nombre très important de cadres (160 lots) datés de la fin du XVIème siècle à la fin du XIXème siècle. Beaucoup sont en bois sculpté et doré mais il y a aussi des modèles en bois rechampis ou noircis. Leurs valeurs sont estimées entre 80 et 5 000 €. Les plus chers sont deux cadres d’époque Louis XIII mesurant plus d’un mètre de hauteur. Certains proviennent d ’Italie ou d’Espagne et on peut noter deux modèles rares estampillés de Pépin.
 
                Jacques Goujon collectionnait les arts asiatiques, la vente propose quelques pièces de sa collection comme des cabinets, des paravents, autel portatif, boîte à jeux. L’objet le plus intéressant est un meuble étagère japonais avec des incrustations d’ivoire, nacre et laque en or.
 
Le catalogue de la vente est visible sur le site. Les lots plus ordinaires dont du mobilier, des cadres et des objets d’art seront dispersés lors d’une vente listée le 26 février à l’hôtel Drouot.