Jean Carriès, star incontestée de la vacation

Les plus hautes enchères sont revenues à Jean Carriès (1855–1894), maître incontesté du grès sculptural symboliste :
Les deux Grenouilles monumentales – l’une à dos rond, l’autre aux oreilles de lapin – ont été adjugées 455 000 € chacune. Ces sculptures, aux formes à la fois naturalistes et fantasmagoriques, témoignent de l’intérêt dominant de Carriès pour le monde animal, le mystère des formes, et les émaux profonds aux textures organiques. Leur glaçure mêle verts profonds, éclats métalliques et cratères volcaniques typiques de son style.
Une petite grenouille, plus discrète mais tout aussi raffinée dans ses détails et dans la subtilité de ses émaux a trouvé preneur à 145 000 €.
Ces adjudications établissent de nouveaux records mondiaux pour l’artiste, confirmant l’importance historique et esthétique de son œuvre dans le domaine de la sculpture en grès.
 

LOT n°333 Jean CARRIÈS (1855-1894) Grenouille faisant le gros dos Grand sujet en grès, émaillée brun et bleu (fêle de rétraction de cuisson à la base et infime éclat à l'oeil de la petite grenouille). Signé et daté…    Fiche détaillée

Des pièces monumentales de Paul Jeanneney au sommet

Deux œuvres exceptionnelles de Paul Jeanneney (1861–1920), figure emblématique du renouveau du grès à la fin du XIXe siècle, ont captivé les enchérisseurs :
Le Phénix, grès émaillé aux reflets couleur bronze représentant l’oiseau mythique dans une posture altière, a été adjugé 162 500 €. Cette sculpture illustre parfaitement le goût de Jeanneney pour la mythologie et les formes stylisées, dans un émail spectaculaire aux coulures maîtrisées.

 

LOT n°223 Paul JEANNENEY (1861-1920) Phénix, crapauds et bestiaire fantastique Importante sculpture en grès, émaillé brun, ceinture de la base à motif d'une tête d'un crapaud sur fond de feuillage. Socle en chêne…    Fiche détaillée

La Gargouille, œuvre monumentale au modelé expressif, entre grotesque médiéval et art fantastique, a atteint 227 500 €, signant un nouveau record mondial pour l’artiste. Ce grès puissant, à la glaçure épaisse mêlant verts de chrome, bruns et reflets noirs, évoque les figures ornementales de l’architecture gothique.
 

LOT n°224 Paul JEANNENEY (1861-1920) Importante gargouille tenant un lézard et un crapaud en grès, émaillé marron clair, ceinture de la base à motif d'une tête de hibou et de feuillage. Socle en chêne à quatre colonnes…    Fiche détaillée

Eugène Lion et les maîtres oubliés du grès célébrés

La vente a également mis en lumière des artistes plus confidentiels mais de grand talent, comme Eugène Lion, dont les œuvres ont rencontré un bel engouement. Un vase à décor floral stylisé, au grès finement tourné et rehaussé d’un émail vert, marron et bleu, a atteint 3 900 €, établissant un record pour l’artiste.
Les formes sobres, la rigueur des lignes et la qualité des glaçures ont été particulièrement remarquées par les amateurs venus nombreux à l’exposition et aux enchères.
 

LOT n°45 Eugène LION (1867-1945) Grand vase en grès à coulées d'émaux polychromes, vert, marron et bleu sur fond beige. Signé et n° 202 à l'encre noire. H : 39 cm    Fiche détaillée

Une vente 100 % vendue – Un engouement confirmé pour le grès de Puisaye

Avec tous les lots vendus, la vacation du 4 juin confirme la place prépondérante des grès de Puisaye dans le marché de l’art céramique. L’expertise de Jean-Marc Maury, spécialiste de cette école, et la qualité de la collection réunie ont permis de susciter l’intérêt d’un public international.