Bâton de maréchal de France attribué à Randon,... - Lot 146 - Thierry de Maigret

Lot 146
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Estimation :
10000 - 12000 EUR
Bâton de maréchal de France attribué à Randon,... - Lot 146 - Thierry de Maigret
Bâton de maréchal de France attribué à Randon, modèle de service et de campagne. Le corps en laiton, cylindrique, est recouvert de velours de soie bleu nuit et semé de trente aigles impériales non couronnées, po­sées sur un foudre d'où tombent des éclairs, elles sont en laiton estampé et réparties sur six colonnes de cinq aigles ; l'embout supérieur, en laiton doré, présente, un bandeau à fond amati, portant la devise : “TERROR BELLI, DECUS PACIS” dont chaque lettre, sans em­pattement, est soudée et brunie ; le sommet, à fond amati, est orné d'une aigle impériale, en fort relief, en­tourée de feuilles d'acanthe ; l'embout inférieur, en lai­ton doré, présente un bandeau et un fond légèrement bombé, unis ; longueur 50,2 cm, diamètre 49 mm, poids 568 g. État de conservation : bon, le velours, uniformément usé, laisse apparaître la trame. On joint une photographie représentant le maréchal Randon en tenue civile, par Disdéri, photographe de S. M. l'Empereur 8, boulevard des Italiens à Paris ; 10,5 x 6 cm ; une lettre manuscrite avec en-tête du ministère de la guerre - cabinet du ministre, adressée au général de division Cassaignolles, président du co­mité de la cavalerie, signée par le maréchal Randon (2 pages) et un exemplaire du catalogue ainsi que les ré­sultats de la vente Binoche-Giquello du mercredi 20 juin 2012, experts Philippe Missillier et Jean-Christophe Palthey. Époque, Paris, vers 1854/1870. Très bon état. NOTE : sous le Second-Empire, les officiers généraux, élevés à la dignité de maréchal de France, reçurent un bâton avec ornements en or dont la calotte inférieure portait la dédicace et la date d'attribution : “Donné par l'Empereur Napoléon III à son cousin le maréchal... Le...”. Ce précieux bâton devait être porté avec la tenue de cérémonie des maréchaux. Cependant, l'iconographie picturale ou photographique de 1848 à 1870 nous montre que les maréchaux, exerçant un commandement militaire ou une fonction administrative, arboraient un bâton en toutes circonstances, qu'ils fussent en grand ou en petit uniforme. Il paraît alors évident que ces maréchaux furent contraints d'acquérir un, voire deux, bâtons de service et de campagne aux ornements moins fragiles en laiton doré, afin de conserver tout son lustre originel à leur précieux bâton de cérémonie en or. Le fournisseur officiel des bâtons de cérémonie, sous la Deuxième-République et le Second-Empire, était la maison THIÉBAUT (fabricant joaillier bijoutier 178, rue Montmartre à Paris) dont nous connaissons les bâtons de quelques maréchaux, conservés pour la plupart au Musée de l'Armée à Paris : HARISPE, nommé en 1851 (embout muet) ; MAGNAN et CASTELLANE, en 1852 (avec dédicaces) ; REGNAULT de SAINT-JEAN D'ANGELY, en 1859 et d'ORNANO, en 1861 ; celui du maréchal RANDON, en 1856 et illustré dans l'ouvrage du Comte SPADA : Onore e Glorie Francia, Russia, Austria, pages 148 et 149, est également fait par THIÉBAUT. Les bâtons de service et de campagne ne semblent pas provenir d'orfèvres mais de fournisseurs d'articles militaires tel Michel-Ange MARION (21, rue de Haute Feuille à Paris), surtout connu pour sa production d'aigles de drapeaux dont ceux en aluminium doré. Ces bâtons, destinés à intégrer des bagages expédiés au loin et à paraître sur des terrains d'opérations militaires, étaient muets, sans dédicace ni blason, dans l'éven­tualité d'une perte et d'une capture. À ce jour, deux bâtons de service et de campagne sont répertoriés avec une appartenance donnée : l'un pour le maréchal CANROBERT et un autre pour le maréchal RANDON. Le premier, conservé au Musée du Risorgimento de Milan (Palazzo Moriggia), porte des aigles semblables à celles sur le bâton présenté ici, mais ses embouts sont différents. Le second, conservé au Musée de l'Armée à Paris (numéro inventaire 16354, en laiton doré et muet), est identique à celui-ci. L'attribution de ce bâton au maréchal RANDON, présenté ici, est étayée par sa carrière et était confortée, lors de la vente BINOCHE et GI­QUELLO, en juin 2012 (n° 107), par la présence du sceau du maréchal RANDON décrit au n° 108, tous deux de la même provenance. Jacques Louis RANDON fut élevé à la dignité de maréchal de France, en 1856, alors qu'il était gouverneur général d'Algérie. Il exerça cette fonction, de 1851 à 1858, à ce titre il effectua de nombreuses traversées entre la France et l'Algérie et y mena plusieurs expéditions militaires. De 1859 à 1867, il fut ministre de la guerre. Une telle carrière suggère l'usage probable de deux bâtons de service et de campagne, commandés chez MARION, ce qui explique sa parfaite similitude avec celui du Musée de l'Armée à Paris qui lui aussi est muet et avec une usure pronon­cée de velours de la partie basse. Il est à noter que ce bâton du maréchal RANDON provient de l'ancien musée FRANCHET d'ESPEREY à Alger et fut remis au Musée de l'Armée de Paris, le 29 septembre 1962. Jacques-Louis-César-Alexandre Comte RANDON, né à Grenoble le 25 mars 1795 et mort à Genève le 13
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