ATELIER de Louis ANQUETIN

vendredi 28 novembre 2008 11:00
Drouot Richelieu - Salle 10
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Experts Cabinet PETROFF & RANÇON Thierry BODIN (lot 32) Expert près de la Cour d'Appel de Paris EXPOSITIONS PUBLIQUES : Jeudi 27 novembre de 11 heures à 18 heures Téléphone pendant l'exposition et la vente : 01 48 00 20 10 Louis Anquetin 1861-1932 Peintre paradoxal L’histoire de l’Art n’a pas oublié Louis Anquetin. Elle lui a réservé une place tout à fait honorable dans la remuante pléiade d’artistes qui à la fin du 19ème siècle ont frayé les voies de la modernité. Ami intime de Toulouse-Lautrec et d’Emile Bernard, Anquetin est incontestablement avec ce dernier l’inventeur du cloisonnisme et peut-être du synthétisme qui fera les beaux-jours de l’école de Pont-Aven. De 1884 à 1893, Anquetin n’a cessé, à la vérité, d’explorer les possibilités nouvelles qu’offraient à tout artiste épris de création personnelle la libération que l’Impressionnisme avait introduit dans la peinture française, en affranchissant cette dernière des règles académiques imposées par le Salon. Mêlé à la vie parisienne dans ce qu’elle avait de plus trépidant, Anquetin devint une des figures de peintre les plus brillantes de la période considérée pour lequel chevaux, froufrous et cabarets n’avaient guère de secrets qu’il n’eut plaisir à connaître et à pratiquer. De cette époque datent incontestablement les meilleures réussites du peintre qui n’ont, comme certaines comparaisons pertinentes l’ont démontré , rien à envier à celles de confrères dont les noms sont devenus plus illustres que le sien : Van Gogh, Emile Bernard, Signac, Gauguin, Seurat. Or, à partir de 1893, à la suite d’une longue confrontation avec les « Maîtres d’autrefois », notamment les peintres flamands qu’il alla admirer sur place avec son ami Toulouse-Lautrec, Anquetin adopta un parti-pris pictural qui allait progressivement l’éloigner de ses amis – dont, entre autres, Auguste Renoir avec lequel il poursuivit une longue polémique - puis le mettre en marge du mouvement général de l’art. De quoi s’agit-il au juste ? A l’évidence ébloui par la puissance créatrice, la vigueur enthousiaste de l’art baroque, Anquetin eut le sentiment que les voies sur lesquelles lui et ses amis de jeunesse s’étaient engagés ne pouvait que conduire à l’épuisement, puis à la mort de la peinture occidentale. En un certain sens, l’intuition d’Anquetin était exacte et la remise en cause tant redoutée des principes picturaux sur lesquels l’art s’était construit depuis la Renaissance eut bien lieu. Mais Anquetin inféra de cette analyse des conclusions paradoxales. Il s’imagina, seul contre tous, qu’il existait une « peinture parfaite » et que celle-ci s’incarnait dans le ressouvenir des leçons de Michel Ange et de Rubens, vers lesquels notre peintre ne cessera de chercher son inspiration, dès lors qu’il aura renié les passions et les engagements de sa jeunesse. Cette curieuse perspective est d’autant plus étrange de la part d’Anquetin que ses opinions - franchement matérialistes, en tout cas rétives à toute forme de transcendance - auraient du le conduire à admettre que la peinture n’étant qu’un assemblage de formes et de couleurs, aucune règle préétablie ne s’opposait à user de la matière picturale selon les goûts de la société et le bien vouloir de ceux qui s’adonnent aux joies et aux souffrances de la création. Il n’en fut rien et l’on verra Louis Anquetin, prônant le « Retour au métier » réfléchir sur les conditions a-priori de toute forme d’art possible dans les limites du respect des règles de la perspective et de l’anatomie, telles qu’elles furent pratiquées par les maîtres des 16ème et 17ème siècle. Notre peintre imagina qu’il existait, un peu à la manière des Idées de Platon, un paradigme de l’art de peindre, situé au-dessus du temps et de l’espace, en dehors de l’imitation duquel, n’existaient que ténèbres et confusions. Combien de faunes, de satyres actifs, de nymphe
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