Michel-Claude CLODION (1738-1814)

Adjugé 337 063 euros frais compris Vente du 15 juin 2011 - Manoir du Loiret Michel-Calude CLODION (1738 - 1814) In Carrara, 1773 Beau médaillon en terre cuite, figurant la famille du faune. (fente) Dans un cadre en bois sculpté et doré ou patiné à décor d'encadrement godronné d'époque Louis XVI. Au revers une étiquette marquée "achetée vers 1847 à la vente de Mr Vivant DENON". D: 37 - Hors tout: 50,5 cm Probablement vente Aubert, le 2 mars 1786, lot 184. Provenance: Ancienne collection du Sénateur Bouctot, acquis par lui à la fin du XIXème siècle; transmis depuis lors par descendance. Bibliographie: G. Scherf, « Autour de Clodion, variations, imitations, répétitions », Revue de l'Art, n°91, 1991, p.53. Catalogue de l'exposition, Clodion 1738-1814, Musée du Louvre, Paris, mars-juin 1992, p.424-425. Ce rare bas-relief en terre cuite fut réalisé par le sculpteur en 1773 lors de l'un de ses séjours italiens; l'artiste a même pris le soin de localiser l'oeuvre à Carrare, cité des célèbres carrières d'exploitation du marbre blanc. Mais, il est surtout connu par une mention tirée d'un catalogue de vente de la seconde moitié du XVIIIème siècle. En effet, le 2 mars 1786 fut dispersée à Paris la collection du richissime Ange-Joseph Aubert, joaillier de la Couronne; parmi les nombreuses oeuvres de Clodion que possédait cet amateur figurait sous le lot 184: « Un morceau de sculpture en bas-relief, de forme ronde, dans une bordure carrée. Il représente une femme satyre, tenant un enfant sur elle, tandis qu'une jeune bacchante, placée debout et vue de profil, fait danser un petit enfant sur sa jambe ». Le lot fut adjugé 301 livres à Brongniart, probablement le célèbre architecte Alexandre- Théodore Brongniart. Le bas-relief est également connu par une huile sur toile de Sauvage reprenant la composition ainsi que l'encadrement conservé dans une collection privée américaine (illustrée dans Clodion 1738-1814, 1992, p.425, fig.250). Claude Michel, dit Clodion (1738-1814) est l'un des plus importants sculpteurs européens de la seconde moitié du XVIIIème siècle et des premières années du siècle suivant. Originaire de Nancy, il vint relativement jeune s'installer à Paris et entra dans l'atelier de son oncle, le sculpteur Lambert- Sigismond Adam. Puis après le décès de ce dernier, il compléta quelques temps sa formation chez Jean-Baptiste Pigalle. Rapidement, le jeune Clodion démontra un talent hors du commun. Dès 1759, il remporta le premier prix de sculpture, puis partit à Rome trois ans plus tard avec le brevet d'élève de l'Académie de France. Son séjour romain sera primordial pour la formation de son style qui s'affirmera et qui lui attirera quelques précieux soutiens, notamment le peintre Natoire, et de puissants commanditaires, particulièrement l'impératrice Catherine II qui essayera vainement de le faire venir en Russie. En 1771, de retour en France, il acquit une très grande réputation pour ses groupes de nymphes, bacchantes et satyres particulièrement recherchés par les collectionneurs. A la fin de l'année 1773, il retourna en Italie, chargé par la Direction des Bâtiments du roi d'acheter des marbres à Carrare. Par la suite, jusqu'à la Révolution, il recevra de nombreuses et importantes commandes pour la famille royale et les grands amateurs du temps. Après la chute de la monarchie, il continua son oeuvre beaucoup plus timidement, puis mourut à Paris, rue de la Sorbonne, en mars 1814.