LES TRÈSORS SECRETS D’EDOUARD BOUBAT

 Edouard Boubat (1923 – 1999), célèbre photographe d’après-guerre, a toujours recherché à travers son art le beau, le doux, l’admirable. Il a tout au long de sa vie conservé soigneusement certains de ses tirages qui constituent aujourd’hui un véritable trésor dont des vintages inédits. Il collectionne également les œuvres de ses contemporains et amis comme Alvarez-Bravo. Cet ensemble provenant de son atelier, est vendu aux enchères par Thierry de Maigret avec la collaboration de Jean Di Sciullo et d’Agathe Gaillard, le vendredi 16 octobre à l’hôtel Drouot.

Edouard Boubat a étudié la photogravure à l’Ecole Estienne. Après la guerre, il s’initie à la photographie, il est à la recherche de tout ce qui est beau et baigne ses œuvres d’une vraie luminosité. Il rencontre Lella, sa compagne dont il fera de nombreux portraits. Il continue sa carrière en entrant à Réalités en 1951, ce qui lui permet de voyager dans le monde entier.

Parmi les œuvres les plus exceptionnelles proposées à la vente, le dernier vintage de l’atelier d’une de ces photos les plus célèbres, Lella (1), estimée entre 25 000 et 30 000 €. Edouard Boubat citait Marcel Proust en parlant de cette photo en disant « qu’elle est un peu chargée de la substance transparente de nos minutes les meilleures. ». La vente propose également un portrait de face inédit de cette muse, estimé entre 10 000 et 15 000 euros.
De nombreux lots de la vente sont des vintages des années 40 – 50 estimés entre 800 et 1 500 euros. De nombreux tirages mettent en scène Paris. Tous montrent l’étendue de son talent et la célébration qu’il faisait de la vie, « un correspondant de paix » selon l’expression de Prévert. Les nombreux porte-folio ne manquent pas d’intérêt pour les amateurs également.
A la fin de sa vie, il renoue avec les origines du médium en réalisant des photogrammes à l’aide de fleurs posées sur du papier photosensible, douze de ces dernières créations sont proposées aux enchères.

Edouard Boubat est aussi un grand collectionneur de photographies. Elles révèlent son goût propre et son amour pour son art qu’il perçoit comme un moyen de saisir l’instant « Le présent est rare, le présent est évident ». Parmi ces tirages d’époque, des séries de Salgado, Brihat, Horvat, Stettner, Man Ray, Klein, Plossu, Facchetti, Atget, le gitan au cheval de Koudelka, Lartigue avec le magnifique portrait de Renée (3), Riboud, Cornell Capa, des vintages de William Eugène Smith. Un ensemble varié et de grande qualité avec des estimations entre 800 et 2 500 euros.
Ses premiers appareils dont son Rolleiflex et le Leica de W E Smith figurent également dans la vente ainsi qu’une sculpture de Szekely représentant le portrait psycho-spirituel du photographe.

Les lots de la vente seront exposés au public pour quelques-uns à la Galerie Agathe Gaillard du 24 septembre au 10 octobre (de 14h à 19h) et dans leur totalité à l’Hôtel Drouot Richelieu le jeudi 15 octobre de 11h à 21h. Le catalogue est visible sur www.thierrydemaigret.com.